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Dicod'y

16 mars 2009

Psy

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6 mars 2009

Oeil

Il y a l'oeil qui était dans la tombe et regardait Caïn, l'oeil de perdrix, l'oeil du cyclone Oeil de lynx, Il y eut l'oeil de Moscou... Et maintenant on m'a à l'oeil ce qui ne veut pas dire qu'on me possède gratuitement... Tiens, tant que je suis là, à vous écrire ce texte, je ne vais pas tarder à entendre le pas feutré de l'oeil qui me surveille. Comme d'habitude dès que je vais entendre le frottement sur la moquette du couloir, je vais faire exprès de sursauter, je vais changer brutalement de page d'accueil, je vais prendre l'air embarrassé de quelqu'u n surperis en pleine activité illicite... Juste parce que ça m'énerve, et peut être pour le plaisir un brin sadique pour voir une lueur de contrariété briller dans l'oeil. L'oeil est la... Hé, attention, je ne suis pas parano, je n'ai pas de visions, je ne me sens pas poursuivi. Ca m'agace c'est tout, cette surveillance qui s'exerce à chaque instant et dont je ne suis même pas certain que l'oeil soit vraiment conscient lui même. Et il a l'oeil, l'oeil. Il n'est pas question de déplacer quelque chose, même avec d'infinies précautions pour le remettre à sa place... (bon j'avoue que les infinies précautions en ce qui me concerne sont une vue de l'esprit). Je suis bordélique certes mais il m'arrive de faire attention. Et c'est justement dans ces cas là que j'entendrai inévitablement: « Tiens, tu as déplacé ce truc? Ou « Tu aurais pu remettre ce machin à sa place! » Et à table... L'oeil surveille, la goutte d'eau, la micro éclaboussure de sauce, le grain de couscous qui s'égarent. C'est terrible le couscous (et je ne parle pas du quinoa). Déjà là on est proches du drame. Alors imaginez la sauce, sous toutes ses formes. Sauces tomates ou sauces au vin meurtrières. . C'est le cataclysme. L'oeil s'alourdit de reproches muets, de répréhension refoulée... C'est pourquoi autant faire les choses en grand. Un jour, dans un restaurant plutot luxueux je me suis carrément vidé un verre de rouge sur la braguette. L'apocalypse... Sans parler de la honte à traverser la salle pleine de bourgeois à noeuds paps et de douairières ruisselantes de bijoux... (chacun a les ruissellements qu'il peut hein.) Et l'odeur du vin rouge qui m'a poursuivi jusqu'à l'hôtel... Ca pue le rouge, même si c'est un grand cru! . Vous pouvez penser que c'est moi que l'oeil a à l'oeil. Mais si je suis son objet privilégié, je ne suis pas le seul. Quand nous sommes ailleurs, chez des amis ou à la terrasse d'un café, je vois l'oeil observer en douce. Aucun détail ne lui échappe. D'ailleurs c'est par lui que je suis informé des minuscules incidents. Parce que moi... « Tu n'as pas vu? »  Ben non je n'ai rien vu, je ne me suis rendu compte de rien, mais je vais savoir... Je pourrais déprimer parce qu'un oeil constamment sur vous c'est pesant. Mais je m'y suis habitué, j'en ai pris mon parti. Je vis avec l'oeil sur moi et je mène mes petites affaires tranquille, secrètes ou pas. Je fais gaffe, tout en sachant bien que je ne suis pas à la hauteur au niveau des précautions. Tiens, qu'est ce que je vous disais? La poerte s'est ouverte et l'oeil vient juste d'en jeter un coup à la recherche paraît il d'un truc quelconque. S'il savait, l'oeil...
13 février 2009

Rencontre

P1040229chevelure

C'était il y a deux ans, trois ans je ne sais plus, je n'ai pas la mémoire des dates.

Une première fois je t'avais croisée. Tu passais sur le trottoir d'en face.

Au bout de tout ce temps...

Tu sais, oui tu sais...

Il y a tous ces jours où l'on se dit que rien ne sera plus comme avant, les petits matins au réveil chargé d'amertume, les relents pâteux des whiskies de la veille, des cigarettes allumées à la chaîne, cette question existentielle de savoir si on pourra atteindre le soir.

Oui tu sais cela.

La culpabilité en plus, cette chose qui ronge...

Mais on atteint le soir, et le lendemain matin, et le lendemain soir. 

Jour après jour, on gagne sur la vie, même si l'on se surprend à attendre la sonnerie du téléphone... Souvent, puis parfois, puis de temps à autre...

Comme sur les terrains devenus incultes la nature reprend ses droits.

Quand l'irrémédiable devient souvenir, d'abord prégnant et douloureux, puis plus lointain, plus apaisé, puis comme une page tournée.

Il y a à nouveau la vie, les rencontres, trop de rencontres au début, toutes ces fuites dans l'éphémère, et puis …

Les whiskies s'espacent, il arrive même qu'on décide d'arrêter de fumer, comme cela , un matin...

Les jours s'ajoutent aux jours, les années aux années.

Combien? Vingt cinq?

Jusqu'à ce que tu réapparaisses, comme cela, un matin sur le trottoir d'en face.

Rien d'autre.

Simplement le fait de constater que les choses étaient finies, les souvenirs bien rangés dans l'armoire aux souvenirs, là où était leur place.

Rien d'autre si ce n'est que la cinquantaine approchant ne t'avait pas changée, en rien, vue du trottoir d'en face..

J'oubliai.

Les jours suivants, il m'arriva de t'apercevoir de loin, mais à cela rien de surprenant je savais que tu avais gardé des attaches ici.

Je t'apercevais sans savoir ni même me demander si toi tu m'avais remarqué.

Ce n'était pas un problème pour moi. Il m'arrive de croiser dans cette ville quelques femmes que je connais, sans y prêter vraiment attention. C'est la vie...

Et il y eut cet instant.

Je sortis de la librairie, et je te vis, plantée plus loin sur le trottoir. Comme si tu attendais.  Et tout à coup tu vins à ma rencontre.

Si longtemps après.

Et parvenue à un mètre de moi, tu t'arrêtas.

Je m'arrêtai.

Tu me dévisageas, ton regard me parcourut de  haut en bas, de bas en haut. Tu avais dans les yeux ce demi-sourire familier, à la fois tendre et cruel... de petites rides marquaient le coin de tes paupières...

Et moi je me sentais cet air idiot que j'ai la sensation d'arborer dans les grandes circonstances. Comme si je me vidais de toute expression.

Sans réaction, sans répartie.

Nous ne nous sommes rien dit, pendant une éternité sur ce trottoir...

Et puis tu as tourné les talons et tu t'es éloignée à contre jour dans le soleil..

.Et ta chevelure battait tes épaules au rythme de ta marche.

6 février 2009

Désordre

P1020947pizza2L'homme n'est pas fait pour l'ordre, pour l'uniformité, pour les uniformes, pour les alignements,pour les défilés.

L'homme n'a jamais réussi à marcher au pas, en cadence. Toujours à contretemps.

L'homme est parait-il désordonné.

Ce qu'il réfute. Qu'on l'accuse de cela est un complot monté contre lui.

Un complot monté par la femme (cherchez la femme) et par les objets.

Est ce sa faute si les objets vont se dissimuler d'eux mêmes dans les endroits les plus bizarres?

Quand l'homme rentre chez lui, il accroche soigneusement sa veste à la patère de l'entrée. (dans la plupart des cas.)

Il vide généralement ses poches des tickets divers, menue monnaie échappée du porte-monnaie, cartes de crédit, clés de voiture et d'appartement, téléphone portable.

Jusque là tout va bien. C'est après que les divers objets se mettent à en faire des leurs. A aller se nicher là où n'est pas leur place, les clés au fond du tiroir du bureau , les cartes de crédit au milieu d'une pile de bouquins, le téléphone portable dans l'armoire à pharmacie de la salle de bains, les pièces en petit tas sur l'étagère de la cuisine.

Pourquoi? Nul ne saurait expliquer cette magie. Surtout pas la femme qui s'imagine que cella dépend de la volonté de l'homme. « Tu ne pourrais pas faire attention? »

Hé bien non. L'idée que l'homme pourrait faire attention est sans doute gratifiante pour lui, parce qu'elle lui montre que l'autre en attend encore quelque chose, mais elle part d'une idée fausse, d'une méconnaissance de l'autre. L'homme ne peut pas faire attention à des objets qui lui échappent et à des détails mesquins qui n'ont aucune importance à ses yeux.

D'ailleurs, l'homme ne perd rien, LUI.

Quand les clés de madame sont absentes du petit pot censé recevoir les clés, sur le guéridon de l'entrée, il y a des soucis à se faire.

Quand ce sont les clés de l'homme qui font défaut, pas de panique, il suffit de chercher dans les endroits saugrenus.  Cela prend du temps, certes. C'est pourquoi l'homme se réserve une marge de manoeuvre avant les départs pour se donner le temps de retrouver la clé de la voiture ou sa carte Visa. Il arrive que la recherche dépasse l'heure prévue, mais on ne part jamais sans.

Quand très exceptionnellement la même mésaventure survient à Madame, on peut se préparer à appeler le serrurier pour changer le barillet de la porte d'entrée, ou rechercher le numéro de la banque pour faire opposition avec tous les emmerdements que cela procure.

Là est la différence.  L'homme oublie avec désinvolture l'endroit où il a posé les choses, la femme les perd!

Alors bien sûr la femme peut toujours se venger en brandissant au bout du bras le slip que l'homme n'a pas mis dans le bon panier à linge, parce qu'il n'a jamais compris si un slip c'était du blanc ou de la couleur, et que d'ailleurs il s'en fiche..

Ce genre de remarque mesquine et triomphale incite d'ailleurs l'homme à oublier son slip sur le carrelage de la salle de bains. C'est totalement contre productif.

Et puis l'homme lit. A différents moments de la journée, selon le temps dont il dispose, il aime s'assoir confortablement, dans le séjour ou dans la pièce qui sert à la fois de bureau et de salon, et prendre un livre, une revue , un journal, qu'il abandonne ensuite négligemment sur place pour les retrouver à la prochaine occasion.

Hé bien les mystères de la science font qu'à son retour, le journal, la revue, le bouquin ont disparu. Ils sont partis dans une pile sur le porte-revues, dans une bibliothèque, sur des rayonnages. Mais l'homme ne sait pas où.

Il a bien des suspicions l'homme sur toutes ces petites magies qui se produisent derrière son dos et qui l'énervent. D'ailleurs ces évènements mystérieux n'atteignent pas tout le monde. Ainsi la pile de journaux à la con qui est par terre, près du lit, côté femme ne disparaît pas comme par enchantement, elle.

Y aurait il en ce bas monde deux poids, deux mesures?

29 janvier 2009

Cinéma

P1030647campagne

Qu'on me donne un bon western... Tiens par exemple, « Riviere sans retour ». Ah! Voir Marylin et ce taciturne de Mitchum aspergés par les rapides de la Bow River, en Alberta...  ou encore « un homme est passé » de Sturges avec Spencer Tracy, ou qu'importe, du Anthony Mann, du Aldricht, du Ford …

Mais je n'aime pas que le Western. Qu'on me donne un bon polar, ou du Woody Allen, du Almodovar, du Chabrol...

Tiens , donnez moi un Carlos Sorin, cet extraordinaire réalisateur argentin: "historias minimas" ou "bombon el perro"...

Bon je ne suis pas là pour faire la liste exhaustive de mes goûts cinématographiques. Ce que je voulais dire,c'est que confortablement installé dans mon fauteuil au design norvégien dont le cuir souple enveloppe mes vieux os comme une coquille, il me suffit de mettre en route  le lecteur de DVD et d'allumer l'écran plat de un mètre et des poussières de diagonale pour que je sois « benaize » comme on dit en Charente.

Je sais, elle va vous dire que je roupille, qu'au bout de peu de temps je ronfle. J'en ai déjà parlé.

Si je ronfle, c'est que le film n'est pas bon. C'est un critère irréfutable.

Je pourrais être à moi tout seul le jury du festival de Cannes. Il suffirait de voir combien de temps j'ai tenu devant les films, et d'attribuer la palme à celui que j'aurais vu en entier.

Et ça marche, en voici la preuve : je n'ai résisté qu'un quart d'heure au fameux film de BHL, « le jour et la nuit ». Or que je sache, il n'a jamais eu la Palme d'or...

Mais il n'y a pas hélas que le cinéma domestique, celui qu'on regarde bien au chaud et bien calé dans son stressless. Il y a aussi le cinéma de sortie.

Ca commence en général avec le petit papillon « pass » collé à la livraison hebdomadaire de Télérama,  et que je n'ai pas eu le temps d'escamoter .

« Ah tu as vu, c'est la semaine Télérama... - Oui oui, j'ai vu mais il n'y a aucun film qui me plaise.(je n'ai rien regardé du tout). - Oh quand même celui des frères Dardenne, et l'autre là de Sean Penn...- Bof... »

En général c'est là que le ton commence à se durcir, et de guerre lasse, la bonne pâte que je suis, plutot que d'avoir la bagarre pour tout le temps de la semaine Télérama, (il se peut même que ce soit une quinzaine,) finit par céder.

Voilà pourquoi, un soir, quand ce n'est pas deux, ou trois, on se retrouve sous une pluie glaciale à battre le pavé en attendant que les autres devant veuillent bien  nous permettre de nous approcher du guichet. Déjà cette attente me met en joie. . Après quoi il y a la salle miteuse, le couloir devrais je dire, avec au fond cette espèce de chiffon vaguement tendu qui fait semblant d'être un écran, et le fauteuil où on est mal assis et les jambes qu'on n'arrive pas à installer dans l'espace devant.

Bien sûr il faut se relever toutes les quarante secondes pour laisser passer les gens qui justement ont choisi de vous embêter, vous, en s'installant dans votre rangée.

D'ou vient cette idée que les spectateurs des films dits « d'art et d'essai » peuvent s'accommoder  de conditions de projection aussi lamentables?

Enfin avec une demi heure de retard la projection commence.

Là il s'agit du film de Sean Penn, «Into the wild ». Ah c'est beau, les paysages, quoi que sur le petit chiffon... Je pense avec nostalgie à mon écran de télé géant...et puis c'est lent. Lent de chez lent. Ca ne finira jamais.  Je commence à avoir mal aux fesses et au coccyx. Il faut que je bouge, il n'y a rien à faire... mais je suis coincé là... dormir il n'en est pas question, à moins de mettre la tête sur l'épaule de ma voisine de gauche.

Je la regarde en douce, pendant qu'il ne se passe rien sur le chiffon. Oh la vache, le tarin qu'elle se paie. C'est la fille de Cyrano, c'est sur...  Dans le noir son profil me fascine. Ca au moins c'est du spectacle. Je fais des rapprochements scabreux pendant que le héros contemple la nature avec des sous titres en blanc sur blanc...

Deux heures trente, c'est pas rien , deux heures trente...

Enfin le mec finit par s'empoisonner avec des patates sauvages. Ouf!

Mais si vous croyez qu'il va mourir comme ça. On n'est pas dans un western là, vous savez quand le type hoquète quelques phrases à peine intelligibles pour demander pardon avant de rendre l'âme.

Ici le gars il la fait durer son agonie.  On le croit mort et hop, un soubresaut et le voilà reparti pour dix minutes. Ca me rappelle une fois où j'avais acheté une carpe sur la chaussée d'un étang et où, rentré à la maison, j'ai essayé de la tuer à coups de marteau..Je sais je sais, mais je vous jure c'est mon seul acte de cruauté envers les animaux. Toute la famille était rassemblée derrière moi, parce qu'il valait mieux se méfier quand même de mes coups de marteau désordonnés. La pauvre bête  paraissait enfin avoir rendu l'âme, si l'on peut dire, et vlan, voici qu'elle recommençait à frétiller et à bondir.  Je ne sais plus comment cela avait fini.

Hé bien le gars aux patates vénéneuses, c'est pareil, il doit avoir un gêne de carpe.

Enfin ça y est, paix à son âme. La lumière se rallume. On va pouvoir s'enfuir, se déplier. Mais non, il faut encore se taper tout le défilé du générique... Et il y en a du monde, pour un film avec  un héros et trois personnages secondaires (allez disons cinq). C'est comme ce soir si à la télé on nous infligeait en fin de journal la liste de tous les participants aux manifs...

Et puis c'est pas tout mais il faut encore revenir se cailler sous la pluie.

  • tu l'as trouvé comment toi le film?

  • GRRRR

  • Décidément tu étais de mauvais poil aujourd 'hui...

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23 janvier 2009

Neveux

Je vous 6781_munsteraai déjà dit que Beauf et Bel'doch ont deux enfants. Comment ils s'y sont pris pour les faire, je n'ose pas l'imaginer. C'est d'ailleurs une vision qui ne titille pas beaucoup mon usine à fantasmes... Disons qu'il a fallu qu'ils surmontent leur froideur respective pour s'approcher assez l'un de l'autre et qu'ils prennent le risque de se transmettre leurs microbes.

Enfin peu importe la manière, ils y sont arrivés et le résultat est probant.

Ils ont fait deux beaux enfants...

La fifille Cécé a 28 ans, et le garçon Al en a 25. Cécé  après des études bof, a échoué dans un labo sur recommandation de son papa, et Al fait des études de dentiste dans une autre académie, sa première année de médecine ne s'étant pas déroulée au mieux.

Bel'Doch qui avait clamé à tous les vents que son fils se préparait à la dure tâche de chirurgien en a été pour ses frais. Au lieu de chirurgien il ne sera que CHien dentiste, selon l'abréviation en cours...

Jusque là rien que du banal et vous vous demandez probablement ce qui motive ce billet... Attendez la suite.

Voici donc deux jeunes issus de l'enseignement privé catholique, parfaitement éduqués. D'une politesse remarquable, ils n'oublient jamais de dire  merci, s'il te plait, et pardon s'ils passent devant vous. C'est si rare de nos jours! Ce furent des enfants modèles, ce sont des jeunes exemplaires.

Et pas des voyous, ni de la racaille hein. Toujours avec papa et maman. 

Cécé ne fait pas partie de ces jeunes filles modernes trop délurées, voire dévergondées qui courent les garçons! Jamais elle n'en a ramené un à laa maison, jamais on ne lui a connu un simple copain, ce n'est pas son genre. Ses seules sorties consistent à accompagner maman dans les magasins.

Ah beaucoup de jeunes femmes feraient bien de s'inspirer de sa conduite! Il existe encore en ce début de XXIe siècle des jeunes femmes pures! Rares certes mais il en existe!

Voilà des parents heureux, leur éducation porte ses fruits.

Quant à Al,  avant c'était la même chose. Pas un coureur de filles  comme tant d'autres!

Evidemment depuis que ses études l'ont éloigné de la maison, on ne peut plus vérifier avec exactitude ce qui se passe. Mais étant donné qu'il profite de tous ses loisirs, de tous ses moments de repos pour parcourir les 240 km qui le séparent du bercail, on ne voit pas où il trouverait le temps de faire des cochonneries avec des filles. Et puis il faut lui faire confiance.

En plus il est tellement heureux de retrouver sa soeur. Et elle l'attend avec tellement d'impatience. Ah ces deux là, ils sont inséparables!  C'est beau cet amour fraternel!

Toute la semaine Cécé s'étiole, dépérit, mais il faut voir comment le retour du weekend la ranime et lui met des couleurs aux joues.

L'été dernier, pour la première fois, ils se sont séparés de leurs parents. Ils sont partis en vacances tous les deux, en Autriche, pendant quinze jours. N'est ce point merveilleux?

Et vous ne savez pas encore le plus beau. Ils partagent la même chambre, et mieux, le même lit. Ce n'est pas beau, ça? Et je peux vous dire que ce n'est pas par manque de place! C'est uniquement par amour fraternel.

Là, j'en vois qui froncent carrément le sourcil.

Bof! Après tout ils sont majeurs ces petits, ils ont bien le droit de coucher dans le même lit, non? Du moment qu'ils ne sont pas pédés. Parce que je crois vous avoir déjà dit que beauf n'aime pas les pédés, ils l'agacent.

Allez moi je veux bien jouer le rôle du tonton mauvais esprit qui voit le mal partout.  Le mal? Quel mal?

J'avais envisagé d'intituler ce billet « inceste ». Mais après tout, je ne suis pas entre eux dans le lit pour voir ce qui s'y passe. De plus ça ne me regarde pas.

Et voulez vous que je vous dise le plus triste? En fait je suis presque persuadé (pas tout à fait quand même) que dans le lit il ne s'y passe rien... Le tabou du sexe est tellement présent qu'il empêche d'envisager le pire.

Je pourrais dire, à la façon de Brel: « Chez ces gens là,  on ne baise pas, monsieur, on ne baise pas,on prie ».

16 janvier 2009

Téléphone

073tel

Le téléphone...ah le téléphone... S'il y a des choses que j'ai en grippe, qui me font horreur le téléphone en fait partie. Ne me demandez pas pourquoi, c'est venu comme ça, petit à petit.

Oh je n'ai jamais été un fana. Il arrive trop de mauvaises nouvelles par cet engin.

Mais enfin, j'ai de bon souvenirs avec aussi. J'en ai couru des cabines, autrefois, pour des conversations aussi discrètes que secrètes...

Mais les cabines ont disparu, l'une après l'autre. D'ailleurs je n'en aurais plus l'usage...

Maintenant l'objet trône dans toutes les pièces de la maison, ou presque. Il est là,  inoffensif en apparence, silencieux, sournois, prêt à vous faire sursauter sans préavis.

Parce que moi, je sursaute, littéralement. D'abord ça se produit toujours au plus mauvais moment.  Quand on va se mettre à table et que le plat, chaud est déjà servi, ou quand je suis à poil prêt à filer sous la douche, ou juste au moment où j'allume la télé pour voir un film.

Il est rare que je regarde la télé. Mais de temps à autre, l'envie de voir un film me saisit, et vous pouvez être certains que c'est juste à ce moment là que la sonnerie se déclenche.

Vous pourrez toujours me dire que je ne suis pas tout seul ici, qu'une autre personne, sans doute moins allergique que moi peut répondre... Hé bien non. Comme un fait exprès (mais pour être honnête je pense que c'en est un), dès que l'horrible sonnerie résonne, j'entends une voix venant d'une autre pièce qui me crie : « tu peux répondre s'il te plait? « -suivi d'une excellente raison pour que ce soit moi qui soit maltraité par l'insistance de l'inconnu là-bas à l'autre bout;

Je sais  qu'avec le modernisme et la présentation du numéro, dans la plupart des cas, on peut se passer de répondre. C'est un progrès dont je ne me prive pas. L'ennui est que la cousine Gigi va me harceler et qu'il faudra bien lui répondre à un moment voire la rappeler, pour entendre pendant une heure la description minutieuse de toutes ses douleurs et les considérations essentielles sur la météo passée et à venir...

Donc on en est finalement réduit à user avec modération de la possibilité de ne pas répondre qui nous est offerte. Ensuite quand on a décroché, le calvaire se poursuit. C'est vrai il y a les gens comme la cousine Gigi qui ne vous sollicitent pas trop. Il suffit d'écouter et de dire oui de temps à autre. On peut même se curer le nez et les oreilles, lire les news sur Google, ou taper un mail (attention discrètement parce que ce putain de clavier est bien bruyant).  Sauf qu'il n'y a pas que la cousine qui appelle.

Il y a aussi des gens dont je me hâte de me débarrasser  avec la formule magique: «  je vous la passe ». ouf...

Et puis il y a ceux à qui il faut parler, ceux qui vous demandent des réponses... et moi, au téléphone, je n'ai rien à dire, mais vraiment rien, je suis vide de tout esprit de répartie, de tout à propos. Sec... A part oui et non, je ne vois pas ce que je pourrais raconter d'autre.  Le silence ne me gêne pas.

Mais le pire c'est d'appeler moi même... alors là... Ca commence par : « il faudrait que tu appelles les machin pour leur demander... » Moi, pourquoi moi? Pourquoi toujours moi? De toutes façons ça ne sert à rien que j'appelle. Au téléphone, on me dit toujours NON... TOUJOURS...Autant dans la vie courante si je suis en face des gens, avec mon bon sourire sympa, on a tendance à m'accorder beaucoup de choses,  autant au téléphone c'est NON,NO,NIET, NEIN,.NIE, NAÕ.. Je ne vois vraiment pas à quoi ça sert  de continuer à m'emmerder pour que j'appelle puisqu'on connait le résultat à l'avance... il y a là derrière comme une sorte de sadisme.

Alors, quand il faut vraiment que j'appelle, que je suis au pied du mur que j'ai repoussé pendant des jours le moment de le faire, hé bien mon seul désir c'est qu'on ne me réponde pas... Qu'est ce que je suis content et soulagé de pouvoir dire: « il n'y a personne »... Et pour rien au monde je ne réessaierais le même soir,. Ca attendra demain ,ou après demain....

Aujourd'hui, en plus du téléphone fixe, il faut s'appuyer le portable.  J'en ai un, comme tout le monde, qu'est ce que vous croyez? Je l'ai la plupart du temps au fond de ma poche, au cas où... on ne sait jamais,et la plupart du temps il est déchargé . Avec un forfait de chez Bouygues. un vieux forfait pas cher ou le report des minutes est illimité.  Ca me sert de coffre-fort,  j'aurai bientôt assez de minutes inemployées pour m'offrir une part d'actionnaire majoritaire à TF1.

Ce qui ne m'empêche pas de commettre des erreurs phénomènales, comme de le laisser traîner partout, tant et si bien  que je n'ose pas refuser quand on me dit: « Mon portable est déchargé, je peux prendre le tien? »  Gardez votre portable au chaud, au secret, préservez sa clandestinité, ne permettez à personne de s'en servir... C'est le vôtre, il fait partie de votre jardin secret, au même titre que votre journal intime...

En même temps que je dis cela je me rends compte de l'incongruité de ce que je dis, en pensant à la bonne femme qui récemment nous a gratifiés pendant les trois heures d'un voyage SNCF,  du récit de toute sa vie personnelle, enfants, chien, mari, amant... Au point qu'au bout d'un petit moment, malgré les protestations véhémentes de ma femme, je me suis introduit dans la conversation, faisant les réponses et posant les questions...Croyez vous que cette intrusion l'a freinée? Pas le moins du monde. Je me demande d'ailleurs si elle ne s'est pas mise à confondre la voix qui venait de derrière et son interlocuteur téléphonique. Peut être que la communication était coupée depuis longtemps et qu'elle continuait à me répondre sans s'être rendue compte de la substitution. Je le lui souhaite d'ailleurs, cela aurait été bien plus économique pour elle...

9 janvier 2009

High tech

P1040261ruelleMéthode d'achat d'un ordinateur portable.
Cette méthode fonctionne aussi pour l'achat d'un appareil photo, d'une télévision à écran plat, d'une voiture ou de tout autre objet de haute technologie qui fait envie à l'homme.
La première étape consiste à prendre sa ravissante compagne par le cou et à lui susurrer au creux de l'oreille : "tu sais Minouchette, ou Louloute, ou Petit Coeur, selon le terme le plus tendre usité dans le couple, (inaugurer un nouveau petit mot à cette occasion, ne ferait pas naturel), tu sais, je crois qu'il va falloir qu'on change l'ordi,..." La réponse ne se fera pas attendre, accompagnée parfois d'un mouvement de recul: "Mais...le nôtre fonctionne très bien, il n'y a aucune raison de le changer dans l'immédiat, et tu le financeras comment?".
Bon là il y a blocage, si on n'a pas préparé une reponse pertinente qui contient un argument massue. Il convient de battre en retraite  sans perdre la face, et de respecter un délai d'attente d'au moins quinze jours avant de remettre la chose sur le tapis.
Par contre, si la tendre Minouchette ajoute "Et puis tu viens de t'acheter un appareil photo, sauter sur l'occase sans perdre de temps :"Ah oui, justement! et l'ordi n'est plus assez performant pour exploiter les photos que je fais. J'te jure, il faut vraiment un processeur plus puissant et un autre écran, et puis la mode est aux portables.".
Ne dites jamais bien sûr que vous en avez assez des prétextes qu'elle trouve pour venir lire par dessus votre épaule quand vous tapez des mails ou que vous êtes sur messenger. Un portable ça peut toujours se mettre hors de portée du regard...
De toutes façons, laissez passer les quinze jours de durée légale avant de repiquer au truc. Profitez en pour parcourir un peu les magasins, pour voir ce qui se fait. ( attention , selon ce que j'ai lu, chez Darty les vendeurs ont des commissions différentes selon le modèle qu'ils essaieront de vous fourguer, donc que ce soit en télévisiion ou en micro-informatique, ils risquent de vous démontrer que l'engin que vous lorgnez est tout à fait nul, et certaines télés seraient même volontairement mal réglées).
Promenez vous aussi sur le net, faites les sites de vente, les comparatifs, les forums. Achetez deux ou trois revues.
Chaque source d'information a ses défauts, les forums ne regroupent que des gens trop mécontents ou trop contents du matériel qu'ils ont, les comparatifs sont souvent en cheville avec des sites de vente,  quant aux revues, il suffit de regarder leurs pages de pub pour savoir quelles marques elles vont privilégier dans leurs tests.
Voila, au bout de quinze jours vous aurez en tête deux ou trois modèles qui correspondront plus ou moins à vos désirs et à votre budget.
Le moment va être revenu de reprendre l'action diplomatique, en ayant peaufiné ses arguments. Ici la méthode dépend de chacun et de la résistance qu'il va rencontrer. Les moyens de convaincre sont très personnels voire intimes. Le but est d'obtenir un "bon...si tu crois..." murmuré du bout des lèvres. Il est de bon ton de murmurer quelque "oh ça n'a rien d'urgent" . Mais l'autorisation, même bien réticente est donnée. Il y a bien des chances d'ailleurs pour que la réticence ait échappé à l'heureux bénéficiaire de cet accord arraché de haute lutte.
Le moment est venu de passer à l'action, en se rendant sur le site où l'on a vu ce Sony presque parfait et pas excessivement cher. Evidemment, le Sony a disparu...
Par contre le Samsung et l'Asus sont toujours la. Lequel? La machine s'emballe. Tour à tour, l'un ou l'autre, Asus, Samsung, Samsung, Asus... Finalement les composants de l'Asus font plutot vieillots, ne sont plus très à la page, quant au Samsung c'est le format de l'écran qui gêne un peu... Bon il va falloir se décider, ça ne souffre plus un instant. Impossible de penser à autre chose. On peut encore laisser passer la nuit, mais demain...
Asus, Samsung... Samsung, Asus...

"Tu sais ce que m'a dit ma soeur ce soir? -heu, non... - bla bla bla... Asus , Samsung...- tu entends au moins ce que je te raconte? Ca ne t'interesse pas je suppose! - Samsung, Asus..."

Un dernier tour du net... Bon quand meme le processeur du Asus, et la carte graphique, c'est pas terrible tout ça... Et l'écran du Samsung, je n'ai pas l'intention de ne l'utiliser qu'à regarder des vidéos...
Ah zut... Et ça, c'est quoi ça? Finalement il a pas l'air mal celui là... MSI... C'est quoi ça MSI? Bof c'est une marque, comme les autres... Allez c'est bon. "Ajoutez au panier..." Numéro de la carte VISA...
"Tu sais, chou, ou Louloute, ou Zouzou... Ca y est  j'ai commandé.. - Tu pouvais pas attendre demain? C'est les soldes, t'es vraiment con quand même"... Meeerde

3 janvier 2009

Droits

droitsJe suis pour la modification de la Déclaration des Droits de l'Homme.
Ainsi j'ajouterais un article 1b: "l'homme a le droit de dormir devant la télé." Ca me semble un droit essentiel et imprescriptible.
Imaginez: l'homme se cale confortablement dans son fauteuil relax hyper enveloppant, après avoir mis un de ces films dont il a lu le plus grand bien mais qu'il a eu la flemme d'aller voir en salle. Et le Titanic sombre bien avant l'heure, ou les membres du gang, crevés, rentrent chez eux. L'homme dort, tranquille, la tête penchée en avant.
C'est là que les ennuis commencent. Une main le secoue violemment tandis qu'une voix lui intime l'ordre d'aller se coucher. "Ca te sert à quoi de dormir avec la télé qui braille? Tu ne serais pas mieux au lit?" L'homme nie, forcément.
On n'avoue jamais sous la torture: "Non je ne dors pasd, pas du tout... d'ailleurs ce film est sacrément bien

Car c'est une torture, une vraie, et sadique en plus
 

En Argentine, sous le régime des généraux on réveillait ainsi les gens, plusieurs fois par nuit et à n'importe quelle heure, juste pour les  déstabiliser. Ici c'est pareil.. Et puis, si ça me plait à moi de roupiller devant la télé, de quel droit une emmerdeuse viendrait me donner des ordres? J'ai envie de dire : "va te faire..."
Mais bon je me tais parce que si j'ai sommeil, je ne vais pas entreprendre maintenant une de ces bagarres stupides qui va durer les trois quarts de la nuit.
J'ai aussi une variante pour ce nouvel article : " L'homme a le droit de dormir aux concerts de musique baroque." Parce que, dans sa grande bonté, il arrive que l'homme se laisse entraîner à un concert baroque, au fond de quelque église mal chauffée, qui sent le cierge froid, mal assis sur une chaise bancale. Et s'il y a une soprano, c'est la mort. La tête plonge, et on est réveillé à coups de pieds dans les tibias. J'avoue que là il y a quelques circonstances atténuantes à le répression, à cause des risques de ronflements ou de chute...
Autre article à ajouter: "L'homme a le droit de rester sans rien faire, juste de penser à ce qu'il veut."
Souvent en effet, l'homme a tendance à rester là, assis, les yeux intelligemment fixés dans le vague, dans son bureau tranquille, face à son ordinateur, à se laisser submerger par des idées lointaines, à réfléchir à ce qu'il va écrire, à revivre des histoires passées.. Mais c'est justement là que la porte s'ouvre méchamment sans prévenir et que la voix demande: "tu dormais?".
Ca énerve, parce qu'il semble que la personne qui est derrière la voix ne connaisse que deux états possibles de l'homme: le sommeil et l'activité...Et encore, pas n'importe quelle activité, parce qu'il y a des activités qui sortiraient bien l'homme de sa torpeur, mais évidemment ce n'est pas de celles ci dont il s'agit.
L'homme a l'impression que la voix n'a jamais pensé, ne s'est jamais souvenue, n'a jamais réfléchi, jamais imaginé, jamais fantasmé.
Il se demande pourquoi, presque toujours, juste au moment où il est perdu dans ses pensées, l'autre a besoin de le ramener sur terre sous des pretextes bassements matériels, pour des stupides petites questions pratiques dont il se foutr complètement.  Comme si la prise électrique qu'il n'a pas réparée depuis quinze jours, ne pouvait pas attendre encore deux heures, ou une journée, et qu'on se sente obligée de venir l'arracher à ce monde meilleur dans lequel il avait trouvé un refuge, juste pour lui faire remarquer qu'il a laissé son pantalon sur une chaise au lieu de l'installer sure un cintre..  Mesquinerie, quand tu nous tiens...
Il est certain que je trouverais encore des tas d'articles à ajouter à le Déclaration  des Droits de l'Homme, par exemple: "A aucun moment on ne peut obliger l'homme à téléphoner". Mais cela j'en parlerai une autre fois..
...

29 décembre 2008

Bonheur

neigeLe bonheur... C'est quoi le bonheur? Je l'ai beaucoup cherché, il m'est arrivé de l'approcher, quelquefois de le tutoyer, et une seule fois de le vivre, au moins de penser l'avoir vécu.
Car le bonheur est aussi fugace qu'une véronique de Rafaël de Paula, aussi fragile qu'une lame de verre, aussi pointu qu'un paratonnerre au sommet d'une tour... On peut trouver l'amitié,  l'amour, la tendresse, la joie, la tranquillité...  Mais le bonheur, cette accumulation d'émotions qui conduisent là, à l'indicible sommet des choses, là où tout le reste converge pour offrir cette seconde de plénitude, de perfection, cette émotion si excessive  et si douce, ce moment où l'on sait que l'on a atteint le but, l'extrémité...
Au matin, le dernier matin,   nous nous étions promenés main dans la main au hasard des ruelles grises et sombres de Pampelune, là où dans les premiers jours de Juillet se déroulent les encierros.  Nous n'étions pas en Juillet mais mais au tout début de Janvier d'une année dont j'ai oublié le numéro...
Il pleuvait sur la ville,  une pluie fine mêlée de neige, et j'étais inquiet parce que nous devions rentrer, que je craignais le mauvais temps sur les Pyrénées, et que je sentais confusément que cette escapade, ce temps qu'ensemble nous volions marquait le début de la fin de quelquechose et qu'il faudrait bien retomber dans la réalité.
Au départ de la capitale de la Navarre, la route filait à travers les terres nues, mais la neige avait déjà remplacé la pluie et tombait dru. Lorsque nous abordâmes les premières pentes, les bas côtés herbeux étaient déjà tout blancs, et quelques kilometres plus loin l'étroite chaussée en mauvais état  commença à se recouvrir par plaques d'une pellicule de neige dont l'épaisseur ne cessa d'augmenter.
Ma voiture était un coupé Alfa , et je ne me faisais aucune illusion sur sa tenue de route. Il était bien plus destiné à frimer en ville qu'à affronter les Pyrénées sous la neige, et sa garde au sol était particulièrement basse.
A un moment nous croisâmes une jeep de la guardia civile, qui ralen toit à notre hauteur. je baissai la vitre et l'air glacé et pur en vain l'habitacle. Je demandai au chauffeur si la route était encore praticable plus haut .. « Si, si señor, mais faites vite. »
Plus haut encore, nous nous trouvâmes pris dans les rails dessinés par les quelques véhicules qui étaient montés avant nous, et dans une petite ligne droite nous rejoignîmes un Pegaso qui progressait à un ellure d'escargot dans un panache de fumée bleue. Je tentai de le doubler mais le parechocs buta contre la neige épaisse et les roues se mirent à patiner.
Heureusement c'etait encore l'époque où les routiers espagnols étaient prévenants et solidaires des autres usagers.  L'homme arrêta son camion et descendit muni de deux pelles qui nous permirent de creuser un  chemin. Lorsque je remontai dans l'Alfa, j'étais trempé jusqu'aux genoux et mes pieds gelaient dans mes chaussures de ville. Mais nous étions passés.
Plus tard nous avons atteint Burguete. J'ai toujours , en traversant ce village pyrénéen où des silhiouettes emmitouflées tentaient de débrarrasser les tfroittoirs de leur neige, une pensée pour le vieil Ernest qui y a situé les scènes de pêche à la truite du « Soleil se lève aussi ».
Et puis nous vîmes apparaître dans la tourmente les toits du monastère de Roncevaux. Le col était proche, encore quelques centaines de mètres.
Miracle, juste après le col, la neige s'arrêta pile et sur l'autre versant il pleuvait.
Cependant  l'après midi était déjà assez avancé lorsque nous commençâmes la descente. 
Durant tout la montée du col nous ne nous étions quasiment pas parlé. Je la sentais tendue, comme je l'étais moi même, et je savais que dans ces cas là mieux valait ne rien dire que de risquer de déclencher une de ces confrontations aussi inutiles que sans issue qui nous opposairent souvent.
Il était quinze heures lorsque nous atteignîmes le petit village de Valcarlos qui marquait la frontière espagnole. nous avions faim et le chauffage de la voiture n'avait pas réussi a me réchauffer les pieds ni a sécher mon pantalon. C'est pourquoi nous nous arrêtames à la première modeste auberge qui se trouvait un peu en retrait sur la droite. La porte était fermée mais une vieille femme vêtue de noir vint nous ouvrir et nous introduisit dans une salle à manger simplement meublee de quatre tables rustiques. Mais un grand feu cfrépitait dans la cheminée. Nous étions les seuls clients. Une tortilla et d'épaisses tranches de jambon de pays calmèrent notre appétit, poussés par une bouteille de clarete gouleyant et fruité.
Je voyais les flammes qui dansaient dans son regard gris bleu et les embrasements des bûches allumaient des reflets dans sa longue chevelure dorée... Je savais... je connaissais déjà l'avenir et pourtant c'est à ce moment là, à cet instant précis que tout commença, que  le monde s'effaça.L'auberge ne possédait pas de chambres, mais la vieille me tendit la clé de la pièce, en m'expliquant qu'elle fermait jusqu'au soir et qu'il n'y aurait plus de clients...
C'est le moment que choisit le bonheur pour nous atteindre.

Une fulgurance, une illumination sublime et mélancolique dans les lueurs du feu. Ce qui n'avait encore jamais été et qui ne serait jamais plus.  un soupir de plénitude.

Quand nous reprîmes la route, la magie s'était déjà estompée, l'angoisse des lendemains reprenait sa place...

Des années plus tard, presque après l'oubli, je reçus cette carte de toi, comme un point final à ce qui avait été notre histoire, et je compris qu'à ce moment là nous avions véritablement communié.
Il m'est arrivé de repasser par Varlcarlos mais je n'ai jamais retrouvé l'auberge.Rien d'ailleurs n'eût justifié que je m'y arrête à nouveau.

 

21 décembre 2008

Beauf

Pour Noël nous allons manger chez Beauf et Bel'doch.beauf
Il faut bien être sérieux au moins une fois par an.
De toutes façons pas d'inquiétude à avoir, le saumon fumé sera le plus cher, le foiie gras aussi. Comme ils n'y conbnaissent pas grand chose en bouffe et qu'ils ont les moyens, leur critère c'est le prix. On a parfois la chance que ça tombe bien.
Pour le vin c'est pareil. Champagne.. On ne va quand même pas se lancer à la découverte de vins rouges trop capiteux ou de blancs trop sensuels.
Beauf et Bel'doche ne sont pas des gens excessifs. rien ne dépasse, chez eux. Le rangement est parfoit.Ah ce n'est pas comme ici où ça déborde de partout de bouquins mal rangés.  Chez eux, à part le livre d'art qui trôme sur la table du salon, bien para llèle aux côtés, on a l'impression que jamais personne n'a lu un bouquin. D'ailleurs on a l'impression que personne n'y vit d'habitude.
On dirait qu'ils portent la misère du monde, qu'ils ont quelquechose à se faire pardonner, le péché originel peut être.
Ah attention, pas d'histoire scabreuse pendant le repas, aucune allusion grivoise. Vous ne vous attireriez que des regards incompréhensifs et réprobateurs.
Inutile d'apporter avec vous coussins péteurs et petites cuillers fondantes.(ça tombe bien, ce n'est pas mon genre non plus).
Beauf et Bel'doche ont pourtant fait deux enfants . Je me perds en conjectures. Comment  s'y sont ils pris, et quand? J'ai du mal à imaginer. Je pencherais pour deux coïts furtifs dans la totale obscurité de deux nuits sans lune, la fenêtre de tir ayant été bien déterminée à l'avance. Allez pour être généreux, mettons trois coïts, il a bien dû y en avoir un qui a loupé quand même.
Sur la pointe des pieds, pourtant on va sans doute aborder le sujet politique..

Bien entendu Beauf et Bel'doche sont de droite toute, avec des arguments aussi raffinés que ceux de Frédéric Lefebvre mais beaucoup moins emphatiques.
Beauf est un fonctionnaire de rang élevé et Bel'doche une fonctionnaire plus près du sol.

Ce sont comme chacun le sait, les seuls fonctionnaires qui travaillent en France. Les autres sont des paresseux, incompétents, trop nombreux et qui reviennent trop cher au pays.  D'ailleurs les services publics doivent être privatisés au plus vite pour le bien de tous.
Il y a deux sortes de gens que Beauf déteste : les pédés et Martine Aubry. Les pédés l'énervent , en fait c'est le seul argument qu'il trouve à leur opposer, et il m'arrive de me dire que c'est sévèrement refoulé chez lui.

Quant à "la Mère Aubry", elle est chargée depuis les 35 heures, d'à peu près tous les vices de l'humanité reponsable de la crise, de l'insécurité, du chômage... Peut être en est il secrètement amoureux... qui sait?.
Depuis au moins quinze jours je suis un training intensif pour écouter ces conneries sans m'emporter et si possible sans répondre, mais ce niveau supérieur là d'abnégation me paraît impossible à atteindre..
Déja rien qu'à l'imaginer, en écrivant cela je frétille et je sens la sueur me couler entre les épaules.
Enfin si tout va bien, vers six heures, nous ressortirone dans la nuit tombée...

Et j'entendrai: "Tu as exagéré quand même..."
Exagérer, moi?  De toutes façons ma réputation est faite.. .

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