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Dicod'y
13 février 2009

Rencontre

P1040229chevelure

C'était il y a deux ans, trois ans je ne sais plus, je n'ai pas la mémoire des dates.

Une première fois je t'avais croisée. Tu passais sur le trottoir d'en face.

Au bout de tout ce temps...

Tu sais, oui tu sais...

Il y a tous ces jours où l'on se dit que rien ne sera plus comme avant, les petits matins au réveil chargé d'amertume, les relents pâteux des whiskies de la veille, des cigarettes allumées à la chaîne, cette question existentielle de savoir si on pourra atteindre le soir.

Oui tu sais cela.

La culpabilité en plus, cette chose qui ronge...

Mais on atteint le soir, et le lendemain matin, et le lendemain soir. 

Jour après jour, on gagne sur la vie, même si l'on se surprend à attendre la sonnerie du téléphone... Souvent, puis parfois, puis de temps à autre...

Comme sur les terrains devenus incultes la nature reprend ses droits.

Quand l'irrémédiable devient souvenir, d'abord prégnant et douloureux, puis plus lointain, plus apaisé, puis comme une page tournée.

Il y a à nouveau la vie, les rencontres, trop de rencontres au début, toutes ces fuites dans l'éphémère, et puis …

Les whiskies s'espacent, il arrive même qu'on décide d'arrêter de fumer, comme cela , un matin...

Les jours s'ajoutent aux jours, les années aux années.

Combien? Vingt cinq?

Jusqu'à ce que tu réapparaisses, comme cela, un matin sur le trottoir d'en face.

Rien d'autre.

Simplement le fait de constater que les choses étaient finies, les souvenirs bien rangés dans l'armoire aux souvenirs, là où était leur place.

Rien d'autre si ce n'est que la cinquantaine approchant ne t'avait pas changée, en rien, vue du trottoir d'en face..

J'oubliai.

Les jours suivants, il m'arriva de t'apercevoir de loin, mais à cela rien de surprenant je savais que tu avais gardé des attaches ici.

Je t'apercevais sans savoir ni même me demander si toi tu m'avais remarqué.

Ce n'était pas un problème pour moi. Il m'arrive de croiser dans cette ville quelques femmes que je connais, sans y prêter vraiment attention. C'est la vie...

Et il y eut cet instant.

Je sortis de la librairie, et je te vis, plantée plus loin sur le trottoir. Comme si tu attendais.  Et tout à coup tu vins à ma rencontre.

Si longtemps après.

Et parvenue à un mètre de moi, tu t'arrêtas.

Je m'arrêtai.

Tu me dévisageas, ton regard me parcourut de  haut en bas, de bas en haut. Tu avais dans les yeux ce demi-sourire familier, à la fois tendre et cruel... de petites rides marquaient le coin de tes paupières...

Et moi je me sentais cet air idiot que j'ai la sensation d'arborer dans les grandes circonstances. Comme si je me vidais de toute expression.

Sans réaction, sans répartie.

Nous ne nous sommes rien dit, pendant une éternité sur ce trottoir...

Et puis tu as tourné les talons et tu t'es éloignée à contre jour dans le soleil..

.Et ta chevelure battait tes épaules au rythme de ta marche.

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Commentaires
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Je ne sais si cette fois le blog acceptera mon com pas grave je recommence, c'est un moment de vie émouvant un de ceux qui fait accélérer le coeur, qui va nous poursuivre un bon moment, un de ceux qui nous met un sourire béat aux lèvres alors qu'on est sencé écouter un tel ou un tel qui s'étonne : où tu es parti ? Moi parti non je rêve ... Mais c'est notre secret et que c'est bon d'avoir de tels secrets !!
Dicod'y
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